O Beata Infantia : cantique pour noël ChG.69

Résumé :
Motet à grand chœur composé sur une antienne traditionnelle de Noël, l’O Beata Infantia de Charles-Hubert Gervais, publié par le Centre de musique baroque de Versailles, servait la liturgie de la Chapelle royale pendant l’une des trois messes basses de la nuit de Noël (Messe de minuit, Messe de l’aurore et Messe du jour). Dans la septième et dernière section – Alleluia ! –, Gervais utilise deux noëls anciens comme matériau mélodique – À la venue de Noël et Quoi, ma voisine es-tu fâchée ? – que l’on retrouve aussi dans sa Suite de noëls, également publiée. En effet, le motet et la Suite de noëls, dont les partitions autographes sont reliées ensemble, appartiennent à la longue tradition des œuvres liturgiques, paraliturgiques ou même profanes, composées sur des noëls anciens, eux-mêmes souvent élaborés à partir de chansons populaires. Ce motet de noël requiert un effectif classique : quatre solistes, un chœur à cinq à la française et un orchestre avec une texture moderne à l’italienne dont Gervais est familier (deux parties de dessus, une partie d’alto et la basse continue). Charles-Hubert Gervais (1671-1744) est le fils d’un garçon de la Chambre de Monsieur, frère de Louis XIV. À partir de 1697, il est nommé ordinaire de la musique de la maison d’Orléans, avant de devenir maître et surintendant de la musique du duc Philippe II, futur régent de France. Gervais est l’un des artisans de la réunion des goûts français et italien. Il connaît un succès immense avec Hypermnestre, tragédie en musique créée en 1716, et avec Les Amours de Protée, ballet créé en 1720. En 1723, la carrière de Gervais prend un tournant majeur lorsqu’il est nommé sous-maître de la Chapelle royale. Chargé des offices quotidiens de Louis XV, Gervais va composer durant plus de vingt ans, jusqu’à sa mort, survenue à Paris le 15 janvier 1744, plus d’une quarantaine de motets à grand chœur (ou grands motets).
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