Sophie Arnould et ses contemporains : Arnoldiana

Résumé :
Une consœur fait une remarque à Sophie au sujet de la longueur du collier de perles d’une troisième cantatrice : - C’est qu’elles retournent à leur source, observe celle-ci. La Laguerre avait un laquais qui la suivait toujours jusqu’en coulisse, tenant une bouteille au frais. Un jour, un curieux demanda ce qu’elle avait chanté, Iphigénie en Aulide ou en Tauride ? - Iphigénie en champagne, rétorqua Sophie. Une débutante demanda à Sophie ce qu’était une rosière. « Une jeune fille qui protège son bouton », lui répondit-elle. - Ah ! Alors je ne serai jamais rosière, releva la charmante et naïve enfant. Sophie Arnould eut, comme nombre de ses consœurs de l’Opéra, un grand succès auprès du public, et une vie privée tumultueuse. Avec elle, on découvre tout ce petit monde qui gravite autour des "petits rats", fait de mondanités, de vanités, de luxe, mais aussi de stupre. Incisive, elle croquait ses contemporains d’une seule petite phrase, mais elle n’était ni méchante, ni jalouse. Amie de Voltaire, de Rousseau, de Dorat, Marmontel et tant d’autres, elle exerçait juste son « esprit-de-sel », à l’instar du calembouriste « maréchal » de Bièvre (l’explication de ces mots est dans le bouquin). Capricieuse, après 4 enfants et maintes avanies subies auprès du comte de Lauraguais – qu’elle avait remplacé par Bertin, avant de lui revenir, puis par l’architecte Bellanger – elle se retira enfin de l’Opéra, pour s’installer dans son Paraclet, un monastère désaffecté qu’elle avait acquis à Luzarches, dans le Val-d’Oise, près de Chantilly. Elle mourut d’une longue et douloureuse maladie, à 62 ans.
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