Duexième Round

Résumé :
Si la photographie tue souvent les mondes fictifs, "Tomber des nu(e)s" a ranimé notre potentiel à rêver. Rêver, encore et encore, d’improbable et de subversion. "Deuxième round", dans cette même lignée, livre une vision avant-gardiste : la fin du fantasme n’est pas pour demain. En s’emparant de supports anciens (voire obsolètes), le photographe tente ici de couper le souffle à la modernité qui l’entoure. Marc Martin déploie de ruses pour défaire la jeunesse de Mathis Chevalier du pesant présent. Le jeune comédien, quand il s’inspire de la Nouvelle Vague, dialogue aussi avec son temps. Avec ses couleurs vives ou délavées, ce cahier de 96 pages tient autant du carnet de route que d’une déroute de rêveries. Ponctué d’allusions au passé, "Deuxième round" fait ainsi figure de science-fiction. Portraiturer la personne de Mathis Chevalier, jeune homme à l’aise sur tous les terrains, offre à Marc Martin des tonnes de ponts possibles. Leur alliance intergénérationnelle résiste aux diktats, leurs ressources non censurées frappent de plein fouet notre époque édulcorée. Ils défendent le plaisir sans étiquette et se rebellent contre toutes les restrictions imposées au corps. Comme pour nous rappeler que montrer la liberté, dont seul·e·s certain·e·s peuvent jouir impunément, n’est ni un simple enjeu plastique, ni une lubie d’artistes contemporains.
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