J'AI T'HUIT ANS POUR TOUJOURS

Résumé :
T’huit ans et toutes ses dents, Laure dévore la vie à grandes bouchées gourmandes, couleuvres avalées, digérées, sublimées. Les sens éveillés, aiguisés, affûtés, elle observe, enregistre et se ressouvient sans ressentiments, avec une distanciation souvent amusée, toujours empreinte de tendresse. Tout fait écho, tout vibre comme un appel à mettre en mots comme on met en musique les émotions, les maux-sillons, autant de grains de sable qui se collent aux rouages de sa mémoire comme en un colossal sablier. Elle écribouille, écripleure et rigolécrit de très courtes nouvelles qu’elle appelle ses minizécrits. Ce sont les fragments d’une mosaïque qui, juxtaposés, dessinent un paysage immense dont elle ne distingue pas les limites. Ainsi se raconte une histoire, toute son histoire en fait. De jonglemotage en verboludisme, souvenirs passionnément racontés, anecdotes et réflexions égrenées ou susurrées, d’effleurements poétiques en subtils agacements… et si, vous aussi, elle vous prenait par les sentiments ? « Ce jour-là, j'ai regardé la façade de l'immeuble et j'ai vu qu'un courant d'air gonflait doucement le rideau qui dépassait par la fenêtre d'où Maman ne me faisait pas coucou, et j'ai remarqué qu'il prenait une forme arrondie, arrondie comme le gros ventre de ma Maman à moi. C'était tellement joli, le mouvement de ce rideau animé par la brise. C’est l’image sans doute la plus ancienne qui fait partie de la famille de mes souvenirs heureux, ceux qui viennent emplir mon cœur d’émotions paisibles. »
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