SUR UN RIVAGE DÉSERT

Résumé :
Poème d’amour et de deuil paru en 1973, "Sur un rivage désert" s’impose comme le chef-d’œuvre central de toute l’œuvre de Kathleen Raine (1908-2003), reconnue en Angleterre et dans le monde anglophone comme l’une des plus grandes voix de la poésie anglaise du XXe siècle. Cette suite de 130 strophes d’une extrême concision, où le vers menace sans cesse de se briser mais se règle sur le rythme de la mer et des rafales de vent pour continuer de dire la douleur, fut écrite après la mort de Gavin Maxwell (1914-1969), célèbre naturaliste écossais qui fut le plus grand amour de la vie du poète, amour non payé de retour et pourtant au cœur d’une relation particulièrement intense, comme elle-même l’a raconté dans son autobiographie. Le poème liminaire porte la date de sa mort : 7 septembre 1969. Le souvenir de l’île écossaise de Sandaig, où vivait Gavin Maxwell, constitue le décor de ce thrène où la poésie retrouve des accents de déploration dignes de la tragédie antique. Il s’agit à la fois ici d’élever au bien-aimé un « tombeau » poétique, d’affirmer que subsiste un lien que la mort ne saurait trancher, et de dépasser la culpabilité ressentie face aux circonstances pénibles dans lesquelles Gavin et elle se séparèrent. Sans avoir pu répondre à l’amour que lui portait Kathleen Raine, Gavin Maxwell donna à son plus célèbre livre, paru en 1960, un titre emprunté à l'un de ses poèmes : "Ring of bright water." Traduit en 1978, "Sur un rivage désert" n’avait jamais été réédité. Cette traduction introuvable depuis longtemps est due à la collaboration de Marie-Béatrice Mesnet (1927-2007), collaboratrice de la revue "Études", avec le poète et critique Jean Mambrino (1923-2012). Né à Londres, bilingue depuis son enfance, Jean Mambrino fut un ami très proche de Kathleen Raine. Cette traduction, relue et approuvée par elle, est un précieux témoignage. Cette réédition est accompagnée d'une postface de Jean-Yves Masson permettant de situer ce grand livre dans l'oeuvre de K. Raine.
Réduire le résumé