Résumé :
Mes femmes sont celles, anonymes, que l’autrice rassemble dans des instantanés aussi poétiques que douloureux pour évoquer, dans un kaléidoscope saisissant, multiforme et
Résumé : Mes femmes sont celles, anonymes, que l’autrice rassemble dans des instantanés aussi poétiques que douloureux pour évoquer, dans un kaléidoscope saisissant, multiforme et intime, l’expérience de l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine qui ravage leur quotidien. Leurs drames singuliers prennent alors une dimension universelle et déchirante tandis que sont explorés les thèmes qui rythment leur existence : la préservation de leur féminité, la haine de l’ennemi russe, la trahison de proches, le soutien aux soldats blessés, le sauvetage des animaux. Alternant entre tragédie, cynisme et humour, Yuliia Iliukha, autrice ukrainienne reconnue et primée, nous donne à entendre la complexité de l’âme humaine en temps de guerre. Une lecture aussi percutante que nécessaire. « une femme qui par un matin gris de février avait quitté sa maison, avec un fils mal réveillé, une chatte, et deux culottes dans son sac à dos, se rongeait chaque jour, matin, midi et soir. elle se coupait un morceau d’elle-même et l’éminçait dans le borchtch […]. elle se coupait un morceau d’elle-même et faisait une soupe avec des boulettes de viande de dinde européenne bio, mais elle ne réussissait jamais à la faire comme à la maison. car la femme n’avait plus de maison. […] une moitié, voilà ce qu’il restait d’elle au bout de six mois. une femme se rongeait tous les jours d’être partie. tandis qu’une autre femme, de l’autre côté de la frontière, se rongeait tous les jours d’être restée. » Y. I.