288 pages ; 17,00 x 11,70 cm ; broché
Résumé :
La récréation que fut pour elles l’écriture d’Orlando n’était pas même commencé que Virginia Woolf, au printemps 1927, songeait déjà à l’œuvre « très sérieuse, mystique,
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Résumé : La récréation que fut pour elles l’écriture d’Orlando n’était pas même commencé que Virginia Woolf, au printemps 1927, songeait déjà à l’œuvre « très sérieuse, mystique, poétique », qu’elle souhaitait écrire ensuite. Le livre, dans son esprit, s’est d’abord intitulé « Les Phalènes ». Elle a alors « l’idée d’un poème-pièce : l’idée d’un courant continu [...], d’une histoire d’amour ». Elle y pense en écoutant sur son gramophone les dernières sonates pour piano de Beethoven. Mais elle ne l’écrira vraiment que deux ans plus tard, lorsqu’elle aura trouvé le titre définitif. Et, le livre achevé, tel qu’il se présente et comme le montre magistralement la préface de la traductrice est moins un roman qu’une élégie, une composition musicale, où le rythme est premier. Dans ce livre, six personnages qui sont plutôt des voix, des fantômes qui hantent la romancière, comme ces phalènes venus battre contre la vitre dont l’image l’a tellement marquée : Bernard, Susan, Rhoda, Neville, Jinny, Louis. Chaque chapitre marque un moment important de leur vie — enfance, école, université, dîner d’adieu, mort de Perceval, Hampton Court... Comme l’écrit, Mona Ozouf : « l’un des charmes du livre – au sens fort est magique du terme – tient à l’investigation, sans cesse déçue, sans cesse relancée, où il précipite son lecteur. Avec les indications fugitives de Virginia, nous nous ingénions à recomposer l’identité de chacun : l’éclat sensuel de Jinny, l’évanescence tragique de Rhoda, la plénitude maternelle de Susan, la solitude de Louis, l’homosexualité de Neville, le détachement de Bernard. » Mais il tient aussi au fait que ces « personnages » n’en sont pas, et que la fleur à sept pétales qu’ils composent avec Perceval n’est autre que la romancière elle-même dont ils sont aussi les reflets, chacun représentant une part d’elle-même. Le livre peut donc être lu comme une autobiographie de l’écrivain, où la littérature est constamment présente, à travers chacune des six voix, à chaque âge de la vie
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