Résumé : Dans les années 1960, le monde rural va connaître un changement radical : après le travail avec les chevaux, le paysan va adopter le tracteur. De cette révolution – dont l’ampleur peut échapper à la jeune génération – va s’ensuivre une façon de vivre impliquant un nouveau rapport au temps et de nouvelles relations humaines. Les hommes de la campagne vont s’ingé­nier à forcer la nature : les vaches n’iront plus aux prés, l’aliment viendra vers elles ; les chèvres n’iront plus dans les landes, un filet électrifié les gardera désormais, faute de chevrier. Mais personne aujourd’hui ne peut retrouver le goût du fromage de chèvre de nos anciens, car le fromage tient sa qualité gustative du lait et le lait tient la sienne de ce que mange la chèvre ! Il n’est jamais trop tard pour le rappeler… S’il fallait donner une image claire de la paysannerie d’aujourd’hui face à la folle course en avant à laquelle nous assistons, ce serait celle-ci : l’homme du XXIe siècle est équipé d’œillères comme en étaient pourvues les brides des chevaux afin qu’ils ne voient que devant eux et ne soient pas effrayés par ce qui se passe à leur gauche ou à leur droite. Cet ouvrage raconte cette grande mutation, à travers la vie d’une famille rurale de Forcalquier sur trois générations. Marc Jean, aîné des petits-enfants de Léopold Payan, demeure à Forcalquier. Il a partagé avec son grand-père beaucoup de travaux de la ferme qui lui ont permis d’écrire ces pages. Il est également l’auteur Du forgeron au concessionnaire automobile (L’édition à façon, 2019) qui traite de l’histoire singulière de son grand-père paternel, Henri Jean. Moins