420 pages ; relié
Résumé : Ce rapport d’enquête porte sur une fraction vulnérable de la population étudiante rencontrée dans des distributions alimentaires qui lui sont dédiées en Île-de-France. Quelles contraintes pèsent sur les budgets et conditions de vie de ces jeunes qui cherchent à dépenser moins pour se nourrir ? Pourquoi et comment ces étudiantes et étudiants recourent-ils à cette forme d’aide ? L’enquête se déploie en cours d’année universitaire 2021-2022, après le pic critique de la crise sanitaire du Covid-19. Celle-ci est propice à un discours d’alerte sur la précarité étudiante et se traduit par la mise en place de nouveaux dispositifs d’aide alimentaire. ÉtuCris repose sur près de 500 questionnaires passés en face à face ou par téléphone à des bénéficiaires de six associations distribuant des denrées gratuitement. Une quarantaine d’étudiantes et étudiants sont ensuite interrogés lors d’entretiens complémentaires. Principalement étrangères, les personnes sont confrontées à des obstacles liés à leur situation administrative (délai de délivrance des documents de séjour, des aides au logement et d’une carte vitale, contraintes d’accès au travail). En poursuite d’études, elles sont exposées à un choc budgétaire brutal par rapport à leurs conditions de vie au pays, que leurs familles ne peuvent tout à fait amortir. Contraintes de tenir strictement leurs comptes, la plupart des personnes interrogées peinent à finir le mois. Cela a pour effet des difficultés de paiement de leurs coûteux loyers franciliens, en particulier pour celles et ceux, majoritaires, qui n’ont pu accéder à une résidence universitaire du Crous – ou de s’exposer aux risques de l’hébergement chez des tiers –, des renoncements aux soins par évitement des frais de santé, un état de faim modéré ou sévère pour le quart des personnes. Plus du tiers de l’échantillon est en état dépressif majeur. L’aide alimentaire est un moyen à disposition pour faire des économies que la plupart de ces étudiantes et étudiants...
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