Résumé : « Le Champenois est bavard. Bavard afin peut-être de ne rien dire de lui-même et de ses affaires ; taciturne dans sa diplomatie personnelle, il est grand conteur d’anecdotes, daubeur, mystificateur au besoin… C’est de ce besoin de causer et d’étonner que naquit la grande réputation du saint de Savières. Un jour un habitant de Troyes allant en Brie emmenait avec lui un ami qui, dans la diligence voyageait en robe de chambre, pour sa commodité. Après Savières, au relais de Mesgrigny, il descendit un moment pour se dégourdir les jambes… Des nez curieux se tournèrent vers lui… Un des clients de l’auberge ne put se tenir de dire : — Monsieur est malade ? — C’est-à-dire qu’il l’était il y a deux jours, reprit son ami, à qui une idée saugrenue traversa l’esprit. — Et il est guéri ? — En deux minutes ! Depuis des années, il ne marchait pas. Il avait quelque chose dans les reins ; un nerf de noué. Enfin je ne sais quoi. Il va chez Pierre Richard qui le regarde, lui donne une fiole… Et voilà mon homme. » (Gabriel Maurière) Dans ce récit distrayant, pour la première fois publié en volume, le romancier aubois Gabriel Maurière (1873-1930) conte l’histoire vraie, aujourd’hui méconnue, du berger Pierre Richard dit « le saint », gloire éphémère de Savières près de Troyes, qui attira un temps dans son village des milliers de malades venus de toutes les provinces chercher une guérison miraculeuse. Le roman est complété par des documents auxquels se réfère Gabriel Maurière dans son texte : la chronique de Pierre-Jean Grosley, les procès verbaux des interrogatoires de Pierre Richard à la subdélégation de Troyes, etc.) Moins